De Brest à Vladivostok,en passant p ar les capitales d'Europe du Nord, et une escapade en Mongolie, billets d'humeur d'une voyageuse. Europe centrale
Notre dernière escale hongroise était à Mohács. Délicieux port de mer pour passer une frontière. Délicieux port de mer qui a vu passer Charles de Habsbourg (notre Charles Quint), Soliman le Magnifique, Charles V de Lorraine. Pour les amoureux de l'histoire, retour au site Danube. culture
La Slavonie, située à une des pointes de ce pays en forme de boomerang : la Croatie. La dernière coupe du monde de football nous a familiarisé avec son drapeau à damier rouge et blanc et sa jeune présidente, mouillée de pluie faisant les yeux doux au président français. Treize carreaux rouges, douze carreaux blancs et une longue histoire ici par ce drapeau.
Petit rappel La Croatie fait partie de l'Union Européenne depuis 2013 mais son territoire n'est pas dans l'espace Schengen.
Ne vous méprenez pas, je ne doute absolument pas de vos connaissances. Mais quelques captures d'écran permettront à chacun de se géolocaliser.
Cette fois-ci, pas de Danube à l'horizon mais la rivière Drava qui rejoindra le fleuve roi à quelques 25 km.
Ici aussi la ville a servi de paillasson aux va t'en guerre. Les derniers assauts datent de 1991-1995, ce n'est pas si loin.
Toutes ces invasions ont laissées leurs traces et cela commence par le nom de la cité. La valse des appellations commence avec l'Empire romain = Mursa. Les historiens latins lui donne le nom de = Essec. Les migrations hongroises lui feront porter la dénomination = Eszék. Les Allemand avec les Habsbourg = Esseg. Et aussi, pendant la brève domination turc = Ösek.
L'entrée dans la vieille ville (première photo) et la citadelle d'Osijek ne laissent pas indifférent. Les blessures des derniers conflits restent à vif en Croatie et en Serbie. L'air tremble et les pierres murmurent, les stigmates de la guerre des Balkans, sont visibles à de nombreux endroits, trous de balles ou d'éclats d'obus. Les travaux de restaurations n'ont pas encore effacé toutes les plaies. C'est ici qu'en Aout 1995 eu lieu la bataille la plus meurtrière opposant les croates et les serbes. Sous le nom de code Oluja (tempête) dirigé par le général croate Ante Gotovina porteur de la double nationalité croate et française. Ante Gotovina était caporal chef dans l'armée française de 1973 à 1978, il fut condamné et incarcéré par le TPI de La Hayes le 15 avril 2011. Pendant que la communauté internationale parle d'épuration ethnique, les croates fêtent ici annuellement la libération du pays. (extrait guide voyage petit futé.)
Le seul bastion restant de la citadelle d'Osijek-Baranja en 2ième photo ci-dessus. Pendant sa période glorieuse vers 1735, les fortifications s'étendaient sur 80 hectares, elles représentaient le plus grand bastion défensif à la frontière avec l'Empire Ottoman.
L'opération Oluja en vidéo, version Croate officielle
Il y a quelques temps, nous sommes allés en Croatie avec notre Volkswagen California. En solo, comme des aventuriers.
Pas question de s'aventurer en forêt pour soulager un besoin naturel, les terrains n'étaient pas déminés. Dans tous les villages traversés, des maisons détruites et abandonnées au milieu d'autres habitations nullement endommagées. Le "ciblage" sautait aux yeux. Et que dire des routes traversées par des câbles supportant des drapeaux en loques. Nous irons jusqu'au tristement célèbre pont de Mostar et je garde le souvenir d'une conversation avec une commerçante, triste, sur ses gardes et visiblement terriblement désenchantée.
À lire aussi le lien suivant sur l'exhumation récente des victimes Serbes de l'opération "Tempête"
Parenthèse fermée, revenons à la forteresse d'Osijek.
Une citadelle en étoile de Habsbourg insérée dans un environnement urbain c'est assez surprenant, pour mieux comprendre ici
La citadelle, c'est visible sur les photos, est construite en surplomb du fleuve, dans un endroit stratégique. La porte de l'Eau de la citadelle d'Osijek est la seule qui reste des quatre initialement construites. Aux multiples avatars des guerres des Balkans, il faut ajouter la guerre d'indépendance Croate (1991/1995) qui a fait subir au fort des dommages considérables. Malgré cela la citadelle reste une visite intéressante avec sa promenade sur les remparts, et sa vue sur la Drava.
Après la destruction des guerres la vie fleurit à nouveau en gage de paix, du moins peut-on l'espérer!
Et nous lèverons haut nos verres pour chanter la paix à la Vinothèque Régionale d'Osijek
Nous avons été fort bien reçu, la dégustation était accompagnée de plusieurs scènettes. Côté vin, difficile pour un habitant de France d'avoir un avis impartial sur la qualité des produits. Disons que la marge de progression donne du temps aux viticulteurs et aux oenologues. Une autre dégustation à Ilok sera nettement plus plaisante.
Boire ou conduire, il faut choisir, nous garons notre diligence
Sur cette esplanade, une ancienne colonne de la peste, deux canons, une fontaine (non visible sur cette photo), un panneau de stationnement de calèche. (photo ci-dessus), l'ancien corps de garde (aujourd'hui musée archéologique, et au fond à gauche, une partie de l'ancien Commandement général ( visible sur les billets de 200 kuna). Ça en fait des choses à voir!
L'ancien corps de Garde accueille aujourd'hui le musée d'archéologie, que je n'ai pas visité. En profil, la porte et le balcon de l'université et au fond l'église Saint Michel, construite par les jésuites sur les fondations de la mosquée du Kasim-pacha. Deux tours et une seule nef pour cette église.
En 1730 une colonne a été érigée en remerciement de l'éradication de l'épidémie de Peste, sur la place principale du fort. Comme dans d'autres pays d'Europe centrale, elle représente la Sainte Trinité dans le style baroque. Au sommet, soutenue par des nuages et des volutes : la Sainte Trinité. Au pied de la colonne, des statues de saints. En-dessous, le piédestal, et des degrés de pierre avec quatre protecteurs de la cité. La place est pavée en forme d'arcs de cercles concentriques venant entourer le monument.
Une vaste fontaine sur une immense place, cela n'a rien d'original. Sauf que celle-ci a une signature singulière : c'est ici que le premier système d'approvisionnement public en eau en Croatie a été fait en 1751. À droite l'Université Joseph Josipa Jurja Strossmayera d'Osijek
La porte et le balcon de l'université
Avant d'aller un tout petit peu plus loin, prenez le temps d'écouter un peu de musique des Balkans et d'observer un instrument de musique probablement inconnu de vous comme il l'était de moi : le tambura
Prochain article : Ilok et ses vins
Vukovar de sinistre mémoire