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De Brest à Vladivostok,en passant p ar les capitales d'Europe du Nord, et une escapade en Mongolie, billets d'humeur d'une voyageuse. Europe centrale

La Wachau

Navigation dans la région de la Wachau

 

 

Bien fourbus, les yeux et la tête remplis de trésors, nous partons à la découvert d'autres merveilles. Au programme la Région de la Wachau.

La Wachau ressemble à un pays béni des Dieux Paysages magnifiques, vignobles escarpés, vergers du jardin d'Eden, collines boisées, adorables cités d'art et d'histoire, légendes foisonnantes, ruines médiévales et forteresses légendaires, églises gothiques, abbayes et monastères baroques et rococo, châteaux altiers, c'est presque le paradis!!!

 

 

Château Schönbühel sur le Rhin

Château Schönbühel sur le Rhin Région de la Wachau Construit au début du XIX)  siècle sur une ancienne forteresse médiévale. C'est actuellement une propriété privée et ne se visite pas. Le cloitre en aval qui appartenait à l'Ordre des Servites (ordre mendiant catholique fondé en Toscane), a été abandonné en 1980 et l'église sert désormais de paroisse communale. Une curiosité est à voir : sous l'église se trouve une grotte baroque de Béthléem unique en Autriche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Schönbühel- Aggsbach

Schönbühel à Aggsbach Belle apparition sur les rives du Danube pour faire fuir les fantômes 

Sur le site du petit monastère de Schönbühel, se trouvait autrefois, sur un rocher s'élevant au-dessus du Danube, un château de chevalier appelé Teufelsgschlo roche.  Le temps fit de lui une ruine. Les fantômes avaient pris possession des lieux. Le pieux comte Starhemberg, qui était le seigneur du château de Schoenbuhel, fit construire un cloître pour permettre aux Servites de mettre fin à l'effroi. Les fantômes ne s'accommodèrent pas de  ce voisinage  et    s'envolèrent vers d'autres lieux.   

 

 

 

 

 

L'arbre de mai

La tradition de l'arbre de mai

Pas de vendeur de brins de muguet aux coins des rues, pas de grandes manifestations politiques et de défilés . Le 1er mai en Autriche… c’est la fête au village et tout le monde se rassemble autour de l’ " arbre de mai ". Cette tradition païenne est actuellement un rite de fécondité. Elle fut interdite par l’église catholique en 1579 mais cette fête a perduré aux travers du temps et est encore très présente en Bavière et en Autriche. Pour ma part, j'ai le souvenir d'arbres plantés devant presque toutes les maisons du hameau de mon patelin "Les Mousses" situé dans les Vosges. En Autriche, c'est une véritable compétition entre les villages, à qui aura le plus beau sapin, le plus grand et le plus rectiligne. La coutume veut que l’arbre soit choisi dans la semaine précédent le 1ier mai, et qu’il soit abattu seulement la veille. Les mâts de mai doivent atteindre au moins 20 mètres (il n’est pas rare de voir des arbres de 30 m). Il faut qu'il soit fin et élancé avec une belle couronne car on lui laisse sa tête mais comme le tronc sera écorcé et même raboté pour être rendu lisse, il faut aussi qu'il n'ait pas trop de branches. Il sera placé au centre du village, sur la place ou dans un parc et accessible aux sapeurs pompiers, il sera installé dans un trou profond, puis étayé. Le sapin sera surveillé de jour comme de nuit jusqu’au 1er mai car des bandes rivales venant d’autres villages vont essayer de le couper. S’il advient qu’un groupe d’un autre village le coupe, le peigne ou l’étête alors la honte sera portée par tous les membres... du comité des fêtes.

L'arbre de mai est décoré de ruban blanc et bleu en Bavière et blanc et rouge en Autriche, aux couleurs des drapeaux des régions le plus souvent. On lui ajoute des Bretzel et des petits cadeaux qui peuvent aller du jambon fumé de région au salamis

Il restera là jusqu'aux fêtes de la récolte du 1er septembre. Ensuite il sera utilisé comme bois de chauffage. Il y a encore quelques années, le bois était utilisé pour faire des échelles qui étaient vendues ensuite.

 

 Kirche hl. Sigismund à Schwallenbach.L' Eglise  Sigismund à Schwallenbach est de style gothique tardif. Elle est dédiée à St Sigismond, le légendaire roi de Bourgogne. Le lieu est connu par une légende. Un jeune noble a été emprisonné par le méchant chevalier brigand Scheck. Il demande de l'aide mais son tortionnaire n'attend pas et le trucide. Le méchant sera châtiée ...Reste une belle église visible depuis les bateaux de croisières.

 

 

 

 

 

 

 

Une curiosité géologique  

Teufelsmauer  

Teufelsmauer C'est à dire : Le mur du diableC'est à dire : Le mur du diable. C'est un affleurement rocheux proéminent. La légende raconte que le diable voulait construire un mur pour inonder la partie supérieure de la Wachau. Dieu donne comme souvent une seule nuit au diable pour la construction de ce mur, mais si, au chant du coq, le mur n'est pas terminé, il s'effondrera. Malinou en diable, satan achète tous les coqs des fermes environnantes pour se donner une chance de réussir. Pas de bol, il oublie une vieille femme de St Johann! Et ce qui devait se produire arriva, au chant du coq, le mur s'effondra! Il ne reste plus qu'un tunnel de 12 m où passe la route et l'affleurement rocheux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Château fort d'Hinterhaus au-dessus de Spitz

Château fort d'Hinterhaus au-dessus de Spitz . Ce château médiéval est dans un état exceptionnel. Il se trouve sur la corniche de la Jauerling, la montagne surplombant la magnifique ville de Spitz . De cet endroit  ou depuis le Danube, vous pouvez voir les vignobles en terrasses.  Vous pouvez escalader les ruines et profiter de la vue .

 

 

 Le vignoble de la région de la Wachau

La Wachau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le village de Spitz/Donau, entouré d’un écrin de vignobles en terrasses : voici  le coeur battant de la Wachau.

 

 

Le village de Spitz/Donau L'église St Maurice et son clocher typique de la région

 Le village de Spitz/Donau,

 

 

 

Tous les textes en italiques sont des reprises du site Danube culture 

"Le musée, légèrement en retrait du fleuve et abrité dans les salles du château baroque d’Erlahof, présente d’une manière très vivante l’histoire oubliée de la navigation et des différents type de bateaux, barques, embarcations et radeaux à voile et en bois qui circulaient autrefois sur le Danube, vers aval mais aussi en remontant vers l’amont, embarcations tirées difficilement par des chevaux voire parfois par des hommes, des maîtres bateliers et autres corps de métier jusqu’à l’apparition de la navigation à vapeur au dix-neuvième siècle."

 Pour paraphraser une complainte : L'âme de nos bateliers

                                                                  Plane sur le Danube

                                                                  Je l'aie vue se bercer

                                                                  Au sommet de la hune!!!

 

Histoire de la navigation sur le Danube

Xavier Marmier (1808-1892) s’est, lors de ses voyages, beaucoup intéressé au Danube et à ses riverains. Il décrit dans ce texte les difficiles conditions de travail qui étaient celles des bateliers du Danube entre la Bavière et la capitale autrichienne peu avant l’arrivée de la navigation à vapeur ou au moment où celle-ci fait son apparition. Les tout premiers essais de navigation à vapeur remontent aux années 1830.

« Ces pauvres bateliers du Danube ! Ils ont aussi leurs légendes, tristes légendes, marquées çà et là par des croix funèbres ou des ex-voto. Le puissant fleuve sur lequel ils transportaient autrefois les voyageurs, et où ils transportent encore tant de lourdes denrées, les condamnent souvent, par ses nombreux détours, par ses bas-fonds, par ses îles d’où pendent de grands saules, par ses sables mouvants, à de rudes fatigues, et quelquefois les exposent à de mortels dangers. À leurs embarcations chargées de grains, de sel et de bois, sont attelés des chevaux choisis parmi les plus robustes. Sur chaque cheval se tient un homme vêtu d’un simple pantalon de toile, la tête couverte d’un large feutre, et en avant de cette cavalcade s’avance un guide expérimenté qui dirige la marche du convoi et proclame ses ordres que l’on répète de rang en rang jusqu’à ce qu’ils arrivent aux rameurs courbés sur leurs larges avirons. Ces laborieuses manoeuvres ne peuvent, comme sur les bords de la Saône ou du Rhône, suivre régulièrement un des deux côtés du fleuve. À tout instant il faut qu’ils aillent, tantôt à droite, tantôt à gauche, chercher le chemin qui leur échappe, qu’ils traversent un bras du Danube pour gagner une île, un banc de sable, et qu’ils lancent de nouveau leurs chevaux à la nage pour atteindre une autre rive. Si le fond du fleuve les trompe, si le courant trop rapide les entraîne, si leur monture n’est pas assez forte, ou leur main assez ferme, il y a va pour eux de la vie. Mais, plus le passage est difficile, plus ils affectent de joie et de résolution. C’est dans ces moments critiques qu’ils crient et font claquer leurs fouets pour s’encourager mutuellement et se guider l’un l’autre à travers les flots. Le soir, ils amarrent leur bateau à un rocher et campent sur la grève. On tire les provisions de la cambuse, on allume un grand feu et l’on prépare le souper en se racontant les vicissitudes de la journée. Les chevaux paissent en plein air, les hommes reposent sous leurs tentes. C’est au centre de l’Europe civilisée, entre la ville royale de Munich et la capitale de l’Autriche, l’image d’une pérégrination dans les steppes, d’une caravane dans le désert.

D’importants travaux ont été faits pour faciliter la navigation du Danube, par les ordres de Marie-Thérèse dans le défilé du « Strudel », par ses successeurs sur plusieurs points essentiels, par l’ardente initiative du comte de Szechenyi près de Drencova. Chaque années, d’habiles ingénieurs, de nombreux ouvriers, continuent cet utile labeur. S’ils n’ont point encore aplani partout le cours du fleuve, ils l’ont du moins dégagé de ses principales entraves, et le poète Campbell qui, il y a un demi-siècle, chantait le Danube en ses beaux vers, n’aurait plus le droit de dire aujourd’hui : « Ces rivages non parcourus, inconnus, incultes, où le paysan trouve à peine un sentier, où le pécheur tient à peine une rame. » Ces rivages sont animés chaque été par une foule de voyageurs. De Ratisbonne à Sulina ce fleuve est sillonné par une quantité de barques, de navires et de bateaux à vapeur. Maintenant il va s’y faire de nouvelles légendes de bataille : puissent-elles n’être pas trop longues ni trop douloureuses. »

Xavier Marmier, Du Danube au Caucase, voyages et littérature, Paris, Garnier Frères, 1854

 

Aujourd'hui les péniches continuent de transporter les marchandises dans un environnement nettement moins difficile  

 

 Wehrkirche St. Michael

L'église fortifiée de ST Michel à Wehrkirche. Elle a été constuite sur l'emplacement d'un petit site sacrificiel celtique. C'est Charlemagne qui aurait décidé de cette construction en l'an 800. Plusieurs fois rebâtie, elle est victime d'un incendie en 1630, la voûte de la nef s'effondre. L'architecte Cyprian Biasino lance le chantier de la rénovation l'année suivante. 

Depuis l'achèvement de la construction entre 1954 et 1958 Donauuferstraße, la tour ronde sert de tour de guet. Il est équipé de représentations sgraffites de l'histoire de la vallée du Danube par Rudolf Pleban .

 

 

 

 Weissenkirchen in der WachauÉglise paroissiale catholique de l'Assomption de la vierge à Weissenkirchen dans la région de Wachau. Église  massive avec un choeur de style gothique tardif et une puissante tour nord-ouest datant de 1502. la tour divisée par des corniches à cinq étages. Au premier étage, il y a des fenêtres cintrées , ensuite, des fenêtres anti-bruit, des toits pentus et enfin le clocher  abrupt typique  de la région orné de lucarnes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Forteresse de DürnsteinForteresse de Dürnstein Elle a retenu dans ses murs un personnage célèbre : Richard Coeur de Lion

La petite citée nichée à ses pieds est encore ceinturée de remparts qui s'étirent sur une assise de rochers dominant le Danube.

Des rives du Danube à la forteresse,  ça fait une belle grimpette!

Le roi anglais Richard Coeur de Lion est fait prisonnier en décembre 1192 . C'est l'épilogue d'une dispute entre le duc Léopold V de Babenberg et le roi Richard datant de la troisième croisade. Selon la légende, le troubadour Blondel de Nesle, après de longues recherches, finalement retrouve le roi prisonnier .

 Château de Dürnstein 

 

Le troubadour chantait sous les murailles des forteresses jusqu'au jour où, à Dürnstein, le roi, depuis sa geôle , a repris le refrain.

Mais il faudra, pour libérer le roi, verser une rançon conséquente qui fut difficilement réunie par sa mère Aliénor d'Aquitaine

 

 

 

 Dürnstein, « perle de la Wachau » est un bijou d’architecture.

La petite ville de Dürnstein a trouvé sa place dans l'une des oeuvres littéraires de Tolstoï, "Guerre et Paix" mais également dans les contes de "Robin des bois". On peut se demander comment ce village de moins de 400 âmes s'est retrouvée dans ces histoires de deux parties différentes du monde. En fait deux événements importants de l'histoire européenne sont liés à Dürnstein.

Les légendes sont nombreuses et ont des versions légèrement différentes,  Celle-ci est celle de Wiki

Nous connaissons tous l'histoire de Robin des Bois qui a combattu le méchant usurpateur du trône, le Prince Jean Lackland attendant le retour de son Roi, Richard Coeur de Lion parti en croisade. Le Roi Richard est détenu dans la forteresse de Dürnstein, et selon une autre légende, caché du public parce qu'il était interdit de capturer des croisés (Guerre  Sainte oblige). Néanmoins le Roi Léopold V a décidé

 Le château de Dürnstein

de garder sous les écrous le Bon Roi Richard au prétexte qu'il a une responsabilité dans l'assassinat de son cousin, qu'il a jeté le drapeau autrichien et que de plus, il ne voulait pas partager le butin de guerre avec lui. C'est ainsi que le château de Dürnstein s'est retrouvé dans le folklore anglais, puis dans la littérature et les films.

Dans l'oeuvre de Tolstoï, un chapitre entier se déroule à Dürnstein. La célèbre bataille des guerres napoléoniennes "La bataille de Dürenstein", où les forces  combinées des armées russe et autrichienne ont piégé une division française et les ont vaincues . Cette bataille épique n'a pas été planifiée et les troupes ont couru accidentellement l'une contre l'autre. Ce fut la défaite de Napoléon. Les restes d'environ 5000 soldats sont enterrés dans une crypte au cimetière local de Dürnstein.

Cette photo embrumée n'est pas la mienne, elle a été capturée sur le "net". Son atmosphère  reflète la désolation et l'âpre solitude du lieu.

 

 

Il reste quelques kilomètres et quelques châteaux à voir, mais notre conférencier nous attend....Au programme : Les Habsbourg, une histoire danubienne.

Rendez-vous dans quelques jours pour un nouvel article.

 

 

 

 

 

 

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