De Brest à Vladivostok,en passant p ar les capitales d'Europe du Nord, et une escapade en Mongolie, billets d'humeur d'une voyageuse. Europe centrale
4h du mat, le saviez-vous? le 9 Aout le saint vénéré porte le doux nom d’Amour. Mon chéri ayant l’habitude de dormir avec des écouteurs, donc d'écouter la radio, s’empresse de me souhaiter ma fête. Mon air grognon ne le rebute pas, il réitèrera à 5h! Vive le célibat!
Météo du jour : Vent fort et nuages en escadrilles serrées. Dès le petit dej, l’atmosphère est à la rigolade, il semblerait qu’après un round d’observation, le groupe commence à se dérider.
Depuis le début du voyage, John nous conte l'histoire de l'Ecosse, l'histoire de son peuplement, celle des clans, celle des gens et leur économie de subsistance. Le site "Perse", est assez proche de ce dont je me souviens : ☞ Le titre de l'article est explicite , Ethnozoologie des Hautes-Terres et des îles d'Écosse : les clans et leurs relations avec l'animal domestique.
J'ai noté sur mon calepin une incitation à recherche (une de plus) de notre accompagnateur : Voir les îles et leurs communautés fermées et plutôt écolo...le fil est ténu mais j'ai trouvé tout de même deux items : un article du journal "Le parisien" Ce reportage explique comment les habitants de l'île d' Eigg ont pris leur destin en main. ☞ Un autre article du magasine Gèo fait mention d'une autre île : Ulva ☞ Le reportage fait également référence au drame vécu par les agriculteurs des Highlands évincés de leurs terres. Cet épisode historique porte le nom de "Clearance" ou d'"Éviction". Une vidéo est associée à l'article. En bref, ce sont les déplacements forcés de la population des Highlands écossais au XVIII ème siècle, qui ont pris de l'ampleur à partir de la rébellion des jacobites de 1708 et de l'Acte de Désarmement de 1716, pour culminer après la bataille de Culloden (1746) Et, pour plus de détails ☞
Je ne sais pas vous, mais moi, avec toutes ces infos, j'apprends à tisser mon tartan.
Il est temps de changer de sujet, l'île de Skye aujourd'hui porte bien son nom d'île des brumes.
Bien visible sur la photo : la pluie, ensuite la rivière Sligachan avec son pont sur le dos et, on ne peut pas la louper, la montagne Glamaig. (les écossais ont un nom générique pour désigner leurs montages : de 762m à 914m elles sont nommées "Corbett". Au-dessus de 3000 pieds, soit 914,4 mètres c'est un "Munro" du nom de Sir Hugh Munro qui en a dressé la liste exhaustive. Toute l'histoire des montagnes d'Ecosse ☞
Deux légendes sont liées à cette rivière, avec des fées, une grande guerrière appelée Scathach, un héros irlandais Cuchulainn, et, non, ils ne se sont pas mariés et n'ont pas eu d'enfant. Les héros meurent tôt, c'est pour cela qu'ils sont des héros, les autres sont des grands pères débonnaires.
Ci-contre, le portrait façon manga de Scathnach. Une femme guerrière, ça ne peut pas le faire, le guerrier Irlandais Cuchulainn veut faire valoir sa suprématie sur le sexe faible. Ils se mettent sur la figure copieusement au point que la fille de Scathnach, Uatah, persuadée de la défaite de sa mère courre jusqu'à la rivière Sligachan en pleurant. Au fond de l 'onde des fées entendent ses pleurs : "Lave ton visage dans nos eaux pures, console-toi, cueille des herbes sur le chemin de ton retour à la maison et jette ces herbes sur le feu de ton foyer" Ce qu'elle fit, une grande fumée envahit alors les environs et l'endroit des combats. Dans l'impossibilité de continuer, les protagonistes cessent de se taper dessus, ils sont fatigués , ils ont faim. Uatah leur sert un bon repas dans la maison de Scathnach, mais, suivant les coutumes de l'hospitalité, Cuchulainn ne peut plus combattre Scathnach. Donc l'histoire finit bien. Si on en croit les légendes celtes relatives à Cuchulainn, il était habituel d'alterner combats et ripailles....ils sont fous ces celtes!
Une video un peu déjantée sur l'histoire de Cuchulainn, ça aère les neurones après les premières lignes trop sérieuses de cet article.
Chose promise, la deuxième légende : Les fées enchanteresses de la rivière "les mêmes" vous promettent la beauté éternelle...ça c'est tentant. Il faut juste tremper son visage dans l'eau. Rien d'impossible pour les adeptes de l'apnée résistants au froid, juste 7 secondes dans le courant de l'eau et votre beauté est éternelle! Fastoche...reste quelques restrictions, si vous êtes moche avant, c'est raté, et si vous êtes beau ou belle, allez-y très jeune sinon le résultat risque de ne pas être à la hauteur de vos attentes.
Bien plus plaisant que les légendes, la vue sur Cullin Mountains encapuchonnées de nuages est un bel instant.
Un autre point incontournable de l'île de Skye : Portree, son port de pêche avec son chapelet de maisons colorées façon bonbons acidulés, et son port de commerce qui a vu partir vers des mondes espérés meilleurs, quantités de migrants.
Portree et son charmant sentier de promenade avec ses points de vues multiples sur les ports. Portree et ses cafés resto, on est entré par hasard au Café Arriba : Coup de coeur pour cet établissement, la déco mérite une petite pause, et n'oubliez pas le passage aux toilettes. Une banquette à l'ancienne recevant une cuvette WC moderne avec sur les cloisons un décor "mouettes et pêche à pied". Exceptionnellement http://www.cafearriba.co.uk/ le lien du site, vous y trouverez des infos en français.
Sur la photo, Josy, Coco et Gégé
À la sortie du café nous faisons une belle rencontre. Un abri bus protège une jeune cyclotouriste tractant une remorque. Dans ce confortable abri, un vieux chien (elle nous dira qu'il a 15 ans) se prélasse, bien au sec dans sa niche sur roues et ménage ainsi ses rhumatismes. L'attelage lui permet de continuer d'accompagner sa jolie et jeune maitresse dans ses voyages. Il a un copain, nettement plus jeune, qui folâtre partout.
Nous avons un ferry à prendre quelque part du côté d'Armadale. Sur notre chemin, les anciennes moraines se résument à des boursouflements, des cloques recouvertes de végétations. On dirait un serpent vert, tacheté, qui vient de se faire poser des ventouses...c'est surprenant.
Nous arrivons dans ce petit village d'Ecosse, situé sur les rives du Sound of Sleat. Il abrite les ruines du château du clan MacDonald de Sleat. Maintenant c'est un musée consacré à l'histoire du clan, on verra les portraits des anciens châtelains, et c'est aussi là que nous prendrons notre repas. Nous sommes en avance et le groupe qui nous précédait était en retard, donc plus d'une demie heure d'attente. C'est le moment idéal pour découvrir les alentours. La végétation est assez extraordinaire dans cette partie de l'archipel des Hébrides. Le terrain acide, la forte humidité et le climat océanique donnent des fuchsias arbustifs assez rares, des gunneras, c'est plus commun (certains les nomment rhubarbe géante) et des rhododendrons.
Pour se faire pardonner le retard pris pour notre déjeuner , le staff nous offre une boisson et je commence à m'habituer au lunch britannique et au dressage des assiettes (en gros tas) des spécialités écossaises.
L'Entrée du manoir et un superbe chèvrefeuille dans les jardins du château
Et si on reprenait l'histoire géologique de l'Ecosse et plus particulièrement de l'île de Skye dont en définitive on a pas vu grand chose alors qu'il y aurait tant à découvrir avant de clore cet article? ☞
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises...Glencoe et Fort William