Bonjour l'Irlande

 Embarquement pour Belfast, le ferry est bondé.
À bord, ambiance sympa, on ne s’y ennuie pas et ça change du bus. Au menu du self : fish and chips, ce sera mon premier! Très bon!

Au débarquement, nouvel autocar avec Wi-fi, c’est mieux et il est plus spacieux.

Nouveau pays, nouveau drapeau, la situation n'est pas simple : l'Irlande du Nord a le sien, il est associé aux unionistes dans le cadre du conflit nord-irlandais. L'Irlande (nord+sud) a le sien, vert/blanc/rouge. Et, puisque nous sommes au Royaume Uni, nous avons "Union Flag". Il combine le drapeau de l'Angleterre (croix rouge sur fond blanc), c'est la croix de St George, le drapeau de l'Ecosse (croix en X blanche sur fond bleu), c'est la croix de St André et enfin la Croix de St Patrick (croix en X rouge sur fond blanc) représentant l'Irlande. Mes sources d'informations : Wiki et John 

Le programme annonce : Tour panoramique de Belfast. En réalité un passage par le centre de la ville pour rejoindre “Les murs de la Paix” érigés pour séparer les quartiers catholiques et protestants (sachant que l’histoire n’est pas aussi simple). Nous trouverons une des portes close, c’est inhabituel. C’est une plongée sensible. Les fresques murales de Belfast sont les pages d’un livre ouvert sur l'histoire récente, sur l'histoire sanglante de la ville. 

Sur la façade du siège du Sinn Féin (parti politique) la fresque représentant Bobby Sands, membre de l'IRA et surtout gréviste de la faim.  Autour de son portait une chaine est brisée par deux fois. En bas une colombe de la paix détruit les anneaux et prend son envol. Au sommet le phénix = la mort n'a pas fait disparaître l'espoir d'une autre société et  renait de ses cendres,   les générations suivantes continueront la lutte, la chaine ouverte en témoigne. Bobby Sands s'est illustré à travers une grève de la faim sans merci. Il souhaitait faire reconnaître son statut de prisonnier politique auprès du gouvernement de Mme Thatcher. Sa mort, consécutive à son jeune, ne soulèvera aucun émoi en Angleterre.

D'autres photos et commentaires sont rassemblés dans l' article Peace Lines ☞  

Nous quitterons le quartier des républicains et nationalistes catholiques pour passer dans celui des loyalistes et unionistes protestants, et ça ce voit dans les rues, ça pavoise un max! 

Rien de mieux qu'une déambulation à pied, le nez au vent, pour apprécier une ville, surtout lorsque le ciel ne vous tombe pas sur la tête en averse serrée.  Et cette virée va des pubs aux monuments administratifs, sans oublier les chantiers navals, berceau du Titanic.

Les rues "de la soif" sont hautes en couleur à Belfast, rien de mieux qu'une plongée dans l'univers des pubs et leur déco époustouflante. Rendez-vous à l'article  ☞ Street-Art et Pubs de Belfast

Côtés bâtiments et monuments, le clocher en forme de couronne de la maison de l'administration centrale de l'Église attirera notre attention.

Pendant près de 80 ans, les bâtiments de l'Assemblée, ou Church House, comme on l'appelait alors, fonctionnaient entièrement comme siège et assemblée générale de l'Église presbytérienne. Conçue dans le style architectural d'un château baronnial écossais, la structure gothique possède une tour de l'horloge de 40 mètres de haut, un clocher abritant 12 cloches, qui peuvent sonner des hymnes et des chants. Le bâtiment a été officiellement inauguré à Fisherwick Place dans le centre-ville de Belfast par le duc d'Argyll, beau-frère du roi Édouard VII en juin1905.

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Queen's Université où "Université de la Reine de Belfast. Elle fait partie de l'ensemble de l'université d'Irlande, crée pour prodiguer un enseignement supérieur des catholiques et des presbytériens et servir de contrepoids au Trinity college de Dublin, alors sous influence de l'église anglicane.

Tour de l'horloge de l'Albert Mémorial à Belfast. Il aura fallu 4 ans pour construire cette tour de 35 mètres de haut, (1869).  Elle porte, outre la statue du Prince Albert, une cloche de 2 tonnes endomagée par une bombe pendant les années de Troubles le 6 janvier 1992. Comme sa cousine la tour de Pise, elle penche légèrement, ses pieux en bois enfoncés sur un terrain marécageux n'ont pas encaissés le poids de la tour. Avec son style gothique mi italien, mi français elle frime un brin avec sa ressemblance à Big Ben.

La cathédrale anglicane St Anne de Belfast, est depuis plus un siècle, un lieu de culte chrétien au coeur de la ville.  Elle est installée sur Donegall Street en plein coeur de Belfast. Impossible à rater avec sa façade blanche majestueuse de style roman, elle fut de nombreuse fois agrandie et améliorée tout au long des siècles. Dernière modification en date = une flèche en acier inoxydable "le Spire of Hope"de 40 mètres de haut en avril 2007.

L'Hotel de ville . Le moins qu'on puisse dire, c'est que le style néo-

baroque et l'importance du bâtiment en font un incontournable!

Le City Hall s'étend sur environ un hectare et demi. Un imposant dôme central en cuivre, verdi par le temps, des tours sur chaque angles et une grande cour fermée, voilà pour la structure. Le fronton principal est assez chargé. Côté environnement, il est doté d'un superbe jardin et la Reine Victoria y trône avec bienveillance. C'est sous son commandement que l'Hôtel de ville a été bâti en 1898, en récompense de l'effort de production de cordes fait par la ville. Le coût de l'opération s'est avéré très élevé = plus de 369 000 livres sterling. L'article complet ☞ du guide de l'Irlande. 
Une magnifique série de vitraux modernes d'inspiration politique mérite attention.

Dans la ville, les sculptures contemporaines sur les places côtoient les immeubles de briques rouges de l'époque victorienne.

Un incontournable : les chantiers navals de Belfast. C'est le berceau du Titanic avec, devant l'entrée du site, "The Big Fish. Cet imposant poisson est l'oeuvre de John Kindess, il est installé sur les quais depuis 1999. Il est constitué de carreaux en céramiques imprimés représentant des images, des textes, des documents historiques, des dessins d'enfants qui raconte l'histoire de la ville.

Le 7 aout 2019, le journal "Le Monde" titrait : Belfast pleure la fin de ses mythiques chantiers navals = ☞ 

La minute de la mythologie Irlandaise : 

La légende raconte qu'un saumon lambda met à son menu du jour des glands. Mais pas n'importe quels glands, il s'agit de 9 fruits tombés de l'arbre du savoir dans le fleuve Boyne. Aussitôt les glands avalés, notre goinfre de poisson se met à grossir, grossir, grossir énormément et dans le même temps, il acquiert tout le savoir du monde et la sagesse du monde.

L'histoire raconte que la première personne qui mangerait sa chair entrerait en possession de ce savoir. Voilà qui donne des idées à beaucoup, et plus particulièrement au poète Finegas qui se met à pêcher frénétiquement dans l'espoir de capturer le poisson mythique...et au bout de 7 ans : bingo! Il y parvient enfin. Un poète n'est pas forcément un bon cuisinier, notre héros demande à son apprenti Fionn Mac Cumhaill de faire la popote, mais attention : interdiction d'y goûter! Voici notre apprenti poète / cuisto à l'oeuvre, il touche la bestiole en cours de cuisson avec son pouce pour voir si elle est à point, se brûle et suce son doigt pour apaiser la douleur. Quand il apporte le saumon cuit à son patron, ce dernier perçoit une lumière nouvelle dans les yeux de apprenti. Evidemment il questionne Fionn Mac Cumhaill élude puis finit par raconter ce qui s'est passé. Finegas lui laisse le poisson à manger et, comme prévu dans la légende, acquiert instantanément tout le savoir du monde. Il deviendra le chef des Fianna c'est à dire du célèbre groupe de guerriers défenseurs du roi d'Irlande. Moralité : n'empêche pas vos enfants de sucer leur pouce...qui sait ce qui pourrait arriver.

Pour mieux connaître Fionn ☞

 À suivre d'autres légendes avec la Chaussée des Géants